Je vais beucoup mieux, j'ai fait nettoyer ma chambre et j'ai des draps propres. Un nouveau depart en somme. En plus, il a plu toute la journee et l'air est beaucoup plus frais. Et ca, coyez moi, c'est une benediction.
Pour celebrer ma sante fraichement retrouvee, j'ai decide, cet apres-midi, de me lancer a la decouverte d'une nouvelle partie de la ville.
Entre parenthes, les cours de "foot massage" se passent bien, mais je vais devoir m'y coller un jour de plus que les autres (cf. absence maladie). Je dois dire que, contrairement a ce qu'on pourrait imaginer, c'est creuvant. Faire et recevoir du massage thai toute la journee 7j/7, c'est du sport. Mais bon, je prend mon pied et c'est le cas de le dire.
J'en reviens a mon aventureuse idee d'exploration. Comme lorsque je sors de l'ecole, les sites historiques et autres monuments sont pour la plupart fermes ou en passe de l'etre, il me fallait un autre plan. Je voulais beaucoup de choses en meme temps et j'ai presque tout eu. Du bus, du bateau, de la marche a pied, du skytrain, des surprises, du depaysement et tout le reste. Apres mure reflexion de 15 secondes, j'ai decide de partir a la conquete de Siam Square. En gros, je m'attendais a trouver la d'immenses centres commerciaux encercles d'hectares de marches couverts.
Je suis monte dans le bus 53 jusqu'a Phra Athit. Caramba, je vais encore devoir ouvrir une parenthese. Faut que je vous raconte comment ca se passe dans le bus. D'abord, il ne s'arrete pas vraiment pour que l'on y monte ou qu'on en descende. Je dirais plutot qu'il ralentit fortement. Pourtant, s'il on observe bien, il y a effectivement quelques instants ou il est immobile. Bref, il faut savoir saisir sa chance (chaud pour les vieux). Ensuite, le sol est en parquet ou plus justement en planches de bois. La place coute 7 Bath (divisez par 48 pour obtenir en euro. Et oui, la STIB nous spolie). Le toit est equipe de 7 ventillateurs et d'une bonne sono. Mais, et j'y arrive enfin, le clou du spectacle est ailleurs. On n'achete pas le billet a un distributeur automatique ou au conducteur. Non, c'est une madame (en general) en uniforme qui regne en maitre sur toute l'organisation interne. Elle tient dans sa main une longue boite cylindrique en acier dont elle fait sans cesse claquer le couvercle. Clac, clac...clac, clac. Les petits sous et les tickets sont dans sa castagnette metallique.
On entre et elle se raplique tout en gerant, avec plus ou moins de zele, le placement de ses passagers. Aujourd'hui, j'en ai eu une minuscule mais tres autoritaire. Il etait hors de question de rester debout contre sa volonte. Elle y allait carrement manu militari. Tout le bus se marrait, mais, elle, restait imperturbablement serieuse. Clac, clac...ca m'eclate a chaque fois.
A ma descente de ce moyen de transport haut en couleurs, mes jambes ont pris le relais sous une pluie bien mouillante. J'ai marche un moment jusqu'a un bras du fleuve, dont je ne sais pas trop le nom. Malheureusement pour ma petite culture, je m'en fout un peu. Chao Phraya River, voila, j'ai verifie. Ca ne dit rien a personne et je ne pourrai vraissemblablement pas le repeter dans 1 heure.
L'eau, j'arrive donc a l'eau. Parfait pour le plan bateau ca! Je demande, on m'indique et j'attends (toujours sous la pluie). Je dois preciser que le traffic environant etait indescriptible et que l'air etait bleu. J'ai patiente pendant longtemps sur un petit embarcadaire a cote d'un panneau portant le signe d'arret bateau. Maintenant que j'y repense, j'ai du avoir l'ai un peu con vu qu'il ne faisait pas de halte a cet endroit la. Apres une bonne 1/2h d'attente et plusieurs incantations infructueuses, il n'y avait toujours que la pluie pour remuer la surface de la riviere (ce mot ne rend pas exactement justice a la couleur du liquide que j'ai vu la, mais soit). Je redemande, on m'indique a nouveau et je trouve finalement. La, c'est un peu comme pour le bus, on saute dedans, on saute dehors, mais l'embarcation ne se fige jamais pendant l'operation. Tant pis pour les vieux, ils prendront le bus. Ah ben non! Bon, ben y restent chez eux alors.
Les long tail boats filent a toute allure a travers des canaux bordes de petites maisons qui deviennent par moment des taudis au milieu de la zone. Quand deux vaisseaux se croisent, on fait des bons bonds. Pas cool pour les vieux qui ont insiste.
J'accoste finalement et la, ma machoire inferieure s'effondre litteralement sous le choc. Comment vous decrire ca? Il y a bein les photos, mais elle ne peuvent meme pas vous faire pressentir ce que j'ai vu. Pour ceux qui ont vu Blade Runer, il y a peut etre un espoir de froler, par un bel effort d'imagination, cette realite que je vais essayer de vous communiquer.
La premiere chose qui s'est impose a moi, c'est une fois de plus le traffic. Des miliers de voitures, bus, taxis, motos, mobilettes, touk-touk, camions, 4x4, partout dans tous les sens. Et cette masse metallique hurle pour le moindre centimetre gagne sur l'asphalte. C'est l'emmelement, l'embourbement, l'empetrement total. Les seules choses qui bougent encore sont les deux roues et les deux pieds. Les axes routiers, dans cette partie de la ville, sont tous a minimum 6 bandes. Alors, je peux vous dire qu'il y a de quoi faire un vrais bordel. Tout ca ne serait encore rien sans l'immonde smog bleuatre qui recouvre cet enfer.
Je pensais naivement avoir flaire la polution de Bangkok dans mon petit quartier de rien du tout. Que neni, meme pas un avant gout. La, en une minute, j'avais l'impression d'avoir fume un paquet de gitanes sans filtre a la paille. Les yeux, n'en parlons meme pas. Heureusement, des larmes protectrices sont vite venues au secours de mes retines. Quel bonheur! Enfin du spectacle. J'etais surexite. Je voulais aller dans toutes les directions en criant. Innutile de preciser qu'hurler en ce lieu ne permet pas d'entendre ca propre voix de maniere certaine. C'etait genial! Sincerement fabuleux.
Au milieu de la folie ambiante, les gens ce receuillent. Je vous assure que ca me transporte dans la quatrieme dimension de voir ca.
Des ecrans d'environs 6 x 4 metres degeulent de la pub non stop (avec le son). Il y a aussi de gigantesques enseignes lumineuses de toutes les plus grandes marques de luxe qui clignotent dans tous les sens. Jj'etais hilare. Ca m'a fait le meme effet que de sentir les premisses d'une tempete ou d'une tornade quand je suis au milieu de la nature. Une exaltation euphorique paroxismique. J'en parlerai a ma therapeute, ca a surement du sens.
Je me suis rue dans tout ce chaos pour m'en mettre plein la vue.
Je vous promet de ne pas exagerer en affirmant qu'il y a minimum un agent prepose a la circulation tous les 10 metres (du moins aux abords des grands centres). Ils reussissent a eux seuls, et d'une seule et meme voix, a siffler en permanence tout en ayant un masque de protection contre la polution sur le visage. Vous avourez que ca ne s'invente pas. La derniere fois que mes oreilles ont connues une telles agression, c'etait au concert de Slayer a Forest National.
Pour ne pas aller au dela de mes limites, je me suis jete dans le premier centre commercial venu.
Et la, je ne sais par quel enchantement, je me suis retrouve propulse au paradis. Le dewachen du consommateur infini s'etendait la, devant mes yeux rougis. Prenez le Woluwe shopping center. Et ben, vous pouvez le mettre a la poubelle, ca n'a rien a voir.
Quelle emotion de communier avec toute cette perfection, cette proprete, cette beaute. Les preposes a la circulation sont ici remplaces par des agents de securite. Tels des anges gardiens, ils veillent sur l'Eden. Ils sont a peine moins nombreux que les elus, qui comme moi deambulent un peu perdu par tant de choix. Toutes les marques possibles et imaginables sont la, tous les "fast food" du monde sont dignement representes (americains, anglais, hollandais, japonais, chinois, coreens, indiens,...). C'est Money Land. Si j'ai bien compte, il y avait au moins une dizaine d'etages de tout ce qu'on peut faire de mieux en tout.
Je vous laisse un peu voir par vous meme.
Le tres connu Duc de Praslin Belge et ses excellentes pralines. Connais pas?
Comme vous pouvez le constater, on ne se bouscule pas. Le bout de ce couloir n'etait pas visble a l'oeil nu. Peut-etre avec des jumelles...
Bien entendu, ces miliers de metres carres sont duement climatises et l'air est purifie pour que le confort de l'acheteur soit complet. Le travail des employes de toute une centrale electrique est ici emplement justifie. Il y a meme des orchestres de jazz qui jouent (devant personne).
Je n'ai pu visiter qu'un seul building du genre, mais il y en a plein, plein d'autes.
La decouverte de celui que j'ai choisi m'a pris trois heures. Et je ne suis entrer que dans une seule boutique en coup de vent. Je pensais trouver des prix attractifs, mais non, que du contraire. J'ai fait le calcul en tenant compte du rapport entre le bath et l'euro ainsi qu'entre nos pouvoirs d'achat respectifs. Ma conclusion est qu'un jeans G-star coute a un thailandais l'equivalent d'un peu plus de 300 EUR. Cool quoi!
Cela dit en passant, la securite m'a rapidement maitriser moi et mon appareil photo. C'est interdi! Euh..ah bon. Ben oui, ca fait plouc! Bref, je n'ai pas trace de tout et il faut le voir pour le croire. Je crois qu'il n'y a que les americains et les saoudiens pour rivaliser.
Lorsque je suis enfin sorti a l'air viscie, il faisait nuit. Les phares laissaient de longs faisceaux bleus dans l'obscurite toute relative. Dehors, c'etait toujours la meme folie.
J'ai decide de continuer ma promenade sur les pietonniers suspendus. Ils sont situes au dessus du traffic et en dessous des voies du skytrain (elles memes superposees 2 par 2). Alors que je deambulais en cherchant l'angle ideal pour une photo, une rumeur se repandit comme une trainee de poudre. The king, the king! me criait un agent en m'invitant a m'eloigner des balustrades. Et c'est ainsi que je vis passer sa majeste et son royal cortege a quelques mettres de moi. J'ai failli prendre la photo, mais les annees potentielles de prison, encourues pour ce genre d'attitude "not polite", m'ont arrete a temps.
Juste au dessus de la circulation la plus folle, dont je vous ai fait part, de cet apocalypse de gaz carbonique, et comme pour ne pas le gaspiller, il y a la chape de beton celeste du skytrain. Il fallait vraiment y penser. Entre les voies de ce train aerien, on distingue des gratte-ciels dedaigneux. Babylone is not dead! C'est a ce stade de ma description que j'invoque l'univers de Blade Runer.
Lorsque la fatigue, face a une telle intensite experiencielle, m'a gagne, j'ai naturellemet voulu rentrer. Plus de bateau, 2 bus in ze wrong way, un taxi, l'autoroute et ses payages m'ont apporte trois heures d'un long et penible periple sur lequel je ne vais pas m'ettendre.
Ce matin, je suis alle a l'ecole en bateau. Ca change...
4 commentaires:
Wèèèèè! Le bateau c'est très très fort en effet, c'est marrant on a presque les mêmes photos :), la longue avenue qui ressemble à une autoroute avec plein de monde aussi (c'est près d'un marché non?) Tu n'as quand même pas tout-à-fait l'air guéri :( mais bon, c'est peut-être juste sur la photo ;) Ici on mange des crêpes, ça parle d'élections américaines et de Gilles de Binche et il fait tout pourri-berk-berk.
Enfin tu vois quoi.
Bizzzzzzzzzzzz
Et nous qui croyions avoir des raisons d'être fatiguées après avoir marché sous la pluie parisienne, parcouru pendant deux heures le dédale du musée des Arts décoratifs, traversé le jardin de Tuileries sous une pluie toujours battante et pris un bus qui s'est arrêté afin de laisser monter à son bord les deux femmes d'âge ... que nous sommes. Sans concurrencer la circulation de Bangkok, les embouteillages parisiens nous ont tout de même fait craindre de ne pas arriver au théâtre à temps. Nous y sommes arrivées à la dernière minute ... Tu es bien plus courageux que nous.. Je trouve que c'est formidable de te lancer dans cette aventure. Surtout apprends bien les foot-massage, j'irais peut-être bien jusqu'à Bruxelles pour les tester. Grosse bise Andrea
Je cède le clavier à ta maman:
A mon tour fiston, mais je ne serai pas longue car il est déjà 1h30 du matin mercredi 6. Quelle aventure, tu m'as donné la tourniole et tu me fais bien rire. J'ai lu ton rapport assez rapidement et vu les photos, je regarderai tout cela à nouveau à l'aise de retour devant mon ordi campagnard. Comme dit Andréa c'est bien courageux de te lancer comme ça, moi je ne pourrais pas. L'épisode du bus qui ne s'arrête pas est très drôle, heureusement que ce n'est pas comme ça à Paris. Bangkok ce n'est pas pour les vieilles tartes ! La pièce de théâtre que nous avons vue était très drôle, nous avons beaucoup ri. Ce soir Michel est passé et j'ai donc fait sa connaissance, très sympa, il me plaît bien. Demain dernier jour de vadrouille tranquille, peut-être une visite au cimetière Monparnasse et le soir dîner avec une copine d'Andréa dans un endroit où il y a du jazz. On pourra encore communiquer demain soir peut-être. Tu es très beau à la piscine, j'imprimerai cette photo, mais tu as l'air fatigué.
bisous
maman
Bien content que tu ailles mieux. Ne me dit pas que c'est l'air qui t'as fait du bien sinon je croirai que celui d'Ellezelles est toxique.
Ta narration est passionnante et drôle. En travaillant un peu ton texte ce serait nettement plus marrant que le Routard.
Les immenses couloirs vides des centres commerciaux me laissent perplexe: pour qui est-ce fait ?
Au fond, nous comme consommateurs et pollueurs, on est des enfants de coeur à côté de ces pros.
Continue ta relation comme ça et tu vas faire sauter le blog ou être cité dans le Guiness.
Magnifique.
Nous t'embrassons bien fort.
Coucouuuu
Et bien! Je me suis enfin attardée quelque peu sur ton Blog, armée de mon petit déjeuner en ce mercredi matin de congé (et oui fini les exams... il était temps. Et je dois dire que je me suis régalée!!
Et j'ai bien rigolé aussi, je l'avoue :D
Je ne savais pas que tu étais malade, mais en tout cas je suis contente que tu aille mieux! (quoique, la photo de la piscine me fait douter un peu ;)
Voilou voilou, Je ne manquerai pas de lire la suite de ton périple passionnant.
Plein de bisouuuuuu
Corine
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